Contrat hybride à la croisée des chemins entre la flexibilité du travail temporaire et la stabilité d’un emploi durable, le contrat de travail à durée indéterminée intérimaire, ou CDI intérimaire, représente une évolution notable du paysage juridique de l’intérim. Créé pour sécuriser les parcours professionnels des salariés intérimaires, ce statut atypique continue de soulever des questions pratiques pour les employeurs. Situé dans le cadre plus large du guide complet du travail temporaire (intérim), il mérite une analyse détaillée pour en comprendre les rouages, de sa formation à sa rupture.
Le CDI intérimaire : définition et cadre juridique
Le CDI intérimaire est un contrat de travail conclu entre une entreprise de travail temporaire (ETT) et un salarié, pour la réalisation de missions successives auprès de différentes entreprises utilisatrices. Contrairement au contrat de mission classique, il assure au salarié une situation stable et une rémunération minimale garantie entre les missions.
Origine et évolution du statut
Le CDI intérimaire a été initialement introduit par un accord national interprofessionnel du 10 juillet 2013, avant d’être consacré par la loi. La loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018, dite « Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel », a pérennisé ce dispositif, l’inscrivant durablement dans le Code du travail aux articles L. 1251-58-1 et suivants. Cette pérennisation témoigne de la volonté du législateur de trouver un équilibre entre le besoin de flexibilité des entreprises et la nécessaire sécurisation de l’emploi pour les salariés intérimaires. Le cadre juridique a ainsi évolué d’une phase expérimentale vers un statut consolidé, répondant à une réalité économique tout en affirmant des garanties sociales renforcées.
Distinction avec le CDI classique et le CDD intérimaire
Le CDI intérimaire se distingue fondamentalement de ses homologues. À la différence du CDI classique, où le salarié exécute sa prestation de travail au sein d’une seule et même entreprise, le salarié en CDI intérimaire est par nature amené à changer d’environnement de travail, passant d’une entreprise utilisatrice à une autre. La relation de travail est tripartite : le salarié, l’entreprise de travail temporaire (son employeur de droit) et l’entreprise utilisatrice (où il effectue sa mission). Par rapport au CDD intérimaire (ou contrat de mission), la différence majeure réside dans la continuité de la relation de travail. Le contrat de mission prend fin à l’issue de la tâche pour laquelle il a été conclu, plongeant potentiellement le salarié dans une période d’inactivité non rémunérée. Le CDI intérimaire, lui, perdure entre les missions, garantissant au salarié une stabilité financière et un lien contractuel permanent avec l’ETT. Cette forme d’emploi se rapproche par certains aspects d’autres statuts atypiques comme le portage salarial : définition, fonctionnement, droits et obligations, mais conserve ses propres spécificités, notamment le lien de subordination direct avec l’entreprise de travail temporaire.
Les conditions de conclusion du contrat
La conclusion d’un CDI intérimaire est soumise à un formalisme précis, destiné à protéger les parties et à clarifier les contours de cette relation de travail particulière. L’employeur, c’est-à-dire l’entreprise de travail temporaire, doit veiller au respect scrupuleux de ces exigences pour sécuriser la relation contractuelle.
Les mentions obligatoires spécifiques (périmètre de mobilité, rémunération minimale)
Le contrat doit impérativement être établi par écrit. Il doit comporter, outre les mentions classiques d’un contrat de travail, des clauses spécifiques définies par l’article L. 1251-58-2 du Code du travail. Parmi les plus importantes pour l’employeur, on retrouve la définition du « périmètre de mobilité ». Cette clause détermine la zone géographique dans laquelle le salarié accepte d’effectuer des missions. Elle doit être définie avec précision, en tenant compte des spécificités de l’emploi et en veillant à ne pas porter une atteinte excessive à la vie personnelle et familiale du salarié. Le contrat doit également fixer le montant de la rémunération mensuelle minimale garantie (RMMG). Cette dernière assure au salarié un revenu stable, même durant les périodes sans mission. Son montant doit être au moins égal au SMIC, calculé sur la base de la durée légale du travail.
Les périodes sans exécution de mission : droits et devoirs
Les périodes entre deux missions, appelées « périodes d’intermission », sont une caractéristique centrale du CDI intérimaire. Durant ces périodes, le salarié n’est pas en mission chez une entreprise utilisatrice mais reste lié par son contrat de travail à l’ETT. Il doit se tenir à la disposition de son employeur et est tenu d’accepter les missions qui lui sont proposées, pourvu qu’elles soient compatibles avec son contrat (qualification, périmètre de mobilité, etc.). En contrepartie, il perçoit la rémunération mensuelle minimale garantie. Ces périodes sont assimilées à du temps de travail effectif pour le calcul de l’ancienneté et des droits à congés payés, ce qui renforce la continuité de ses droits sociaux.
La lettre de mission : un formalisme spécifique à chaque affectation
Chaque nouvelle affectation chez une entreprise utilisatrice doit faire l’objet d’une « lettre de mission ». Ce document, distinct du CDI intérimaire lui-même, est établi par l’entreprise de travail temporaire et remis au salarié. Il précise les caractéristiques de la mission : identité de l’entreprise utilisatrice, lieu et durée de la mission, description du poste, horaires de travail, et rémunération de référence du poste. La lettre de mission formalise la relation tripartite pour chaque nouvelle tâche et permet d’adapter les conditions d’exécution du travail à l’environnement spécifique de l’entreprise utilisatrice, tout en maintenant le cadre protecteur du CDI intérimaire.
Les spécificités de l’exécution du CDI intérimaire
L’exécution du CDI intérimaire présente des particularités qui le distinguent nettement des autres formes de contrats de travail. Ces spécificités concernent tant la durée des missions que la structure de la rémunération et les droits du salarié.
La durée des missions et l’absence de délai de carence
Une des caractéristiques majeures du CDI intérimaire réside dans la gestion des missions. Contrairement aux contrats de mission traditionnels, les missions effectuées dans le cadre d’un CDI intérimaire ne sont pas soumises aux dispositions de l’article L. 1251-12-1 du Code du travail relatives à la durée maximale du contrat. De plus, et c’est un point essentiel pour la flexibilité recherchée par les entreprises utilisatrices, l’enchaînement de missions sur un même poste de travail n’est pas soumis au respect d’un délai de carence. L’article L. 1251-36 du Code du travail, qui impose une période d’attente entre deux contrats de mission successifs sur un même poste, est explicitement écarté pour les salariés en CDI intérimaire. Cette dérogation offre une souplesse organisationnelle accrue à l’entreprise utilisatrice qui peut ainsi pourvoir un poste de manière continue en fonction de ses besoins.
La rémunération : calcul et garantie minimale mensuelle
La structure de la rémunération est un autre pilier du CDI intérimaire. Pendant les périodes de mission, le salarié perçoit une rémunération qui ne peut être inférieure à celle que percevrait un salarié de l’entreprise utilisatrice, de qualification équivalente et occupant le même poste, après période d’essai. C’est le principe d’égalité de traitement. Entre les missions, durant les périodes d’intermission, le salarié bénéficie d’une rémunération mensuelle minimale garantie (RMMG), financée par l’entreprise de travail temporaire. Cette RMMG assure une sécurité financière au salarié. Le montant de cette garantie est fixé par le contrat de travail et ne peut, comme nous l’avons vu, être inférieur à un plancher légal. Les sommes perçues pendant les missions sont prises en compte pour le calcul de cette RMMG mensuelle.
Les droits du salarié porté pendant et entre les missions
Le salarié en CDI intérimaire bénéficie de l’ensemble des droits attachés à un contrat à durée indéterminée de droit commun. Cela inclut l’accès à la formation professionnelle, la couverture sociale, et l’accumulation de droits à la retraite. Pendant ses missions, il bénéficie des mêmes droits collectifs que les salariés de l’entreprise utilisatrice : accès aux installations collectives (restaurant d’entreprise, transports collectifs), et aux équipements sociaux et culturels. L’ancienneté du salarié est calculée en tenant compte de l’ensemble de la durée du contrat, y compris les périodes d’intermission, ce qui lui assure une progression continue de ses droits, notamment en vue des élections professionnelles au sein de l’entreprise de travail temporaire.
La rupture du CDI intérimaire
Bien qu’étant un contrat à durée indéterminée, la rupture du CDI intérimaire obéit aux règles de droit commun, mais avec une particularité notable concernant les indemnités de fin de contrat.
Les modes de rupture : démission, licenciement, rupture conventionnelle
Le CDI intérimaire peut être rompu selon les modes classiques applicables à tout CDI. Le salarié peut démissionner, en respectant le préavis prévu par son contrat. L’employeur, l’entreprise de travail temporaire, peut initier une procédure de licenciement pour un motif personnel (faute, insuffisance professionnelle) ou pour un motif économique, en respectant les procédures légales et conventionnelles afférentes. Enfin, les deux parties peuvent convenir d’une rupture d’un commun accord par le biais d’une rupture conventionnelle, soumise à homologation administrative. Dans tous les cas, ce sont les règles du Code du travail relatives à la rupture du CDI qui s’appliquent, garantissant au salarié les mêmes protections qu’un salarié en CDI classique.
L’absence d’indemnité de fin de mission
C’est une différence fondamentale avec le contrat de mission classique. L’indemnité de fin de mission, souvent appelée « prime de précarité », prévue à l’article L. 1251-32 du Code du travail, n’est pas due à l’issue de chaque mission effectuée dans le cadre d’un CDI intérimaire. L’article L. 1251-58-4 du Code du travail l’exclut explicitement. Cette absence se justifie par la nature même du contrat : le salarié étant en CDI, il ne se trouve pas dans une situation de précarité entre les missions, puisqu’il bénéficie d’une continuité d’emploi et d’une rémunération minimale garantie. La rupture du CDI intérimaire ouvre cependant droit, selon les cas (licenciement notamment), aux indemnités de rupture de droit commun (indemnité de licenciement, indemnité compensatrice de préavis et de congés payés).
Accompagnement juridique pour le CDI intérimaire
La complexité du CDI intérimaire, avec ses règles spécifiques et ses interactions tripartites, rend l’accompagnement par un avocat compétent en droit du travail particulièrement pertinent. Pour un employeur, qu’il s’agisse de l’entreprise de travail temporaire ou de l’entreprise utilisatrice, les enjeux sont multiples : rédaction sécurisée des contrats, gestion des périodes d’intermission, respect de l’égalité de traitement, ou encore gestion de la rupture du contrat. Un conseil avisé permet de prévenir les risques de contentieux et de s’assurer de la conformité des pratiques avec un cadre légal en constante évolution. Notre cabinet propose une expertise pour naviguer dans les méandres de ce type de contrat atypique et pour fournir une assistance juridique adaptée. Pour toute question relative à l’assistance juridique en matière de contrats de travail atypiques, prenez contact avec notre équipe d’avocats.
Sources
- Code du travail : articles L. 1251-58-1 et suivants (Dispositions relatives au contrat à durée indéterminée intérimaire)
- Code du travail : articles L. 1251-1 et suivants (Dispositions générales sur le travail temporaire)
- Loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel
## Le CDI intérimaire : définition et cadre juridique
Le CDI intérimaire est un contrat de travail conclu entre une entreprise de travail temporaire (ETT) et un salarié, pour la réalisation de missions successives auprès de différentes entreprises utilisatrices. Contrairement au contrat de mission classique, il assure au salarié une situation stable et une rémunération minimale garantie entre les missions.
### Origine et évolution du statut
Le CDI intérimaire a été initialement introduit par un accord national interprofessionnel du 10 juillet 2013, avant d’être consacré par la loi. La loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018, dite « Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel », a pérennisé ce dispositif, l’inscrivant durablement dans le Code du travail aux articles L. 1251-58-1 et suivants. Cette pérennisation témoigne de la volonté du législateur de trouver un équilibre entre le besoin de flexibilité des entreprises et la nécessaire sécurisation de l’emploi pour les salariés intérimaires. Le cadre juridique a ainsi évolué d’une phase expérimentale vers un statut consolidé, répondant à une réalité économique tout en affirmant des garanties sociales renforcées.
### Distinction avec le CDI classique et le CDD intérimaire
Le CDI intérimaire se distingue fondamentalement de ses homologues. À la différence du CDI classique, où le salarié exécute sa prestation de travail au sein d’une seule et même entreprise, le salarié en CDI intérimaire est par nature amené à changer d’environnement de travail, passant d’une entreprise utilisatrice à une autre. La relation de travail est tripartite : le salarié, l’entreprise de travail temporaire (son employeur de droit) et l’entreprise utilisatrice (où il effectue sa mission). Par rapport au CDD intérimaire (ou contrat de mission), la différence majeure réside dans la continuité de la relation de travail. Le contrat de mission prend fin à l’issue de la tâche pour laquelle il a été conclu, plongeant potentiellement le salarié dans une période d’inactivité non rémunérée. Le CDI intérimaire, lui, perdure entre les missions, garantissant au salarié une stabilité financière et un lien contractuel permanent avec l’ETT. Cette forme d’emploi se rapproche par certains aspects d’autres statuts atypiques comme le portage salarial : définition, fonctionnement, droits et obligations, mais conserve ses propres spécificités, notamment le lien de subordination direct avec l’entreprise de travail temporaire.
## Les conditions de conclusion du contrat
La conclusion d’un CDI intérimaire est soumise à un formalisme précis, destiné à protéger les parties et à clarifier les contours de cette relation de travail particulière. L’employeur, c’est-à-dire l’entreprise de travail temporaire, doit veiller au respect scrupuleux de ces exigences pour sécuriser la relation contractuelle.
### Les mentions obligatoires spécifiques (périmètre de mobilité, rémunération minimale)
Le contrat doit impérativement être établi par écrit. Il doit comporter, outre les mentions classiques d’un contrat de travail, des clauses spécifiques définies par l’article L. 1251-58-2 du Code du travail. Parmi les plus importantes pour l’employeur, on retrouve la définition du « périmètre de mobilité ». Cette clause détermine la zone géographique dans laquelle le salarié accepte d’effectuer des missions. Elle doit être définie avec précision, en tenant compte des spécificités de l’emploi et en veillant à ne pas porter une atteinte excessive à la vie personnelle et familiale du salarié. Le contrat doit également fixer le montant de la rémunération mensuelle minimale garantie (RMMG). Cette dernière assure au salarié un revenu stable, même durant les périodes sans mission. Son montant doit être au moins égal au SMIC, calculé sur la base de la durée légale du travail.
### Les périodes sans exécution de mission : droits et devoirs
Les périodes entre deux missions, appelées « périodes d’intermission », sont une caractéristique centrale du CDI intérimaire. Durant ces périodes, le salarié n’est pas en mission chez une entreprise utilisatrice mais reste lié par son contrat de travail à l’ETT. Il doit se tenir à la disposition de son employeur et est tenu d’accepter les missions qui lui sont proposées, pourvu qu’elles soient compatibles avec son contrat (qualification, périmètre de mobilité, etc.). En contrepartie, il perçoit la rémunération mensuelle minimale garantie. Ces périodes sont assimilées à du temps de travail effectif pour le calcul de l’ancienneté et des droits à congés payés, ce qui renforce la continuité de ses droits sociaux.
### La lettre de mission : un formalisme spécifique à chaque affectation
Chaque nouvelle affectation chez une entreprise utilisatrice doit faire l’objet d’une « lettre de mission ». Ce document, distinct du CDI intérimaire lui-même, est établi par l’entreprise de travail temporaire et remis au salarié. Il précise les caractéristiques de la mission : identité de l’entreprise utilisatrice, lieu et durée de la mission, description du poste, horaires de travail, et rémunération de référence du poste. La lettre de mission formalise la relation tripartite pour chaque nouvelle tâche et permet d’adapter les conditions d’exécution du travail à l’environnement spécifique de l’entreprise utilisatrice, tout en maintenant le cadre protecteur du CDI intérimaire.
## Les spécificités de l’exécution du CDI intérimaire
L’exécution du CDI intérimaire présente des particularités qui le distinguent nettement des autres formes de contrats de travail. Ces spécificités concernent tant la durée des missions que la structure de la rémunération et les droits du salarié.
### La durée des missions et l’absence de délai de carence
Une des caractéristiques majeures du CDI intérimaire réside dans la gestion des missions. Contrairement aux contrats de mission traditionnels, les missions effectuées dans le cadre d’un CDI intérimaire ne sont pas soumises aux dispositions de l’article L. 1251-12-1 du Code du travail relatives à la durée maximale du contrat. De plus, et c’est un point essentiel pour la flexibilité recherchée par les entreprises utilisatrices, l’enchaînement de missions sur un même poste de travail n’est pas soumis au respect d’un délai de carence. L’article L. 1251-36 du Code du travail, qui impose une période d’attente entre deux contrats de mission successifs sur un même poste, est explicitement écarté pour les salariés en CDI intérimaire. Cette dérogation offre une souplesse organisationnelle accrue à l’entreprise utilisatrice qui peut ainsi pourvoir un poste de manière continue en fonction de ses besoins.
### La rémunération : calcul et garantie minimale mensuelle
La structure de la rémunération est un autre pilier du CDI intérimaire. Pendant les périodes de mission, le salarié perçoit une rémunération qui ne peut être inférieure à celle que percevrait un salarié de l’entreprise utilisatrice, de qualification équivalente et occupant le même poste, après période d’essai. C’est le principe d’égalité de traitement. Entre les missions, durant les périodes d’intermission, le salarié bénéficie d’une rémunération mensuelle minimale garantie (RMMG), financée par l’entreprise de travail temporaire. Cette RMMG assure une sécurité financière au salarié. Le montant de cette garantie est fixé par le contrat de travail et ne peut, comme nous l’avons vu, être inférieur à un plancher légal. Les sommes perçues pendant les missions sont prises en compte pour le calcul de cette RMMG mensuelle.
### Les droits du salarié porté pendant et entre les missions
Le salarié en CDI intérimaire bénéficie de l’ensemble des droits attachés à un contrat à durée indéterminée de droit commun. Cela inclut l’accès à la formation professionnelle, la couverture sociale, et l’accumulation de droits à la retraite. Pendant ses missions, il bénéficie des mêmes droits collectifs que les salariés de l’entreprise utilisatrice : accès aux installations collectives (restaurant d’entreprise, transports collectifs), et aux équipements sociaux et culturels. L’ancienneté du salarié est calculée en tenant compte de l’ensemble de la durée du contrat, y compris les périodes d’intermission, ce qui lui assure une progression continue de ses droits, notamment en vue des élections professionnelles au sein de l’entreprise de travail temporaire.
## La rupture du CDI intérimaire
Bien qu’étant un contrat à durée indéterminée, la rupture du CDI intérimaire obéit aux règles de droit commun, mais avec une particularité notable concernant les indemnités de fin de contrat.
### Les modes de rupture : démission, licenciement, rupture conventionnelle
Le CDI intérimaire peut être rompu selon les modes classiques applicables à tout CDI. Le salarié peut démissionner, en respectant le préavis prévu par son contrat. L’employeur, l’entreprise de travail temporaire, peut initier une procédure de licenciement pour un motif personnel (faute, insuffisance professionnelle) ou pour un motif économique, en respectant les procédures légales et conventionnelles afférentes. Enfin, les deux parties peuvent convenir d’une rupture d’un commun accord par le biais d’une rupture conventionnelle, soumise à homologation administrative. Dans tous les cas, ce sont les règles du Code du travail relatives à la rupture du CDI qui s’appliquent, garantissant au salarié les mêmes protections qu’un salarié en CDI classique.
### L’absence d’indemnité de fin de mission
C’est une différence fondamentale avec le contrat de mission classique. L’indemnité de fin de mission, souvent appelée « prime de précarité », prévue à l’article L. 1251-32 du Code du travail, n’est pas due à l’issue de chaque mission effectuée dans le cadre d’un CDI intérimaire. L’article L. 1251-58-4 du Code du travail l’exclut explicitement. Cette absence se justifie par la nature même du contrat : le salarié étant en CDI, il ne se trouve pas dans une situation de précarité entre les missions, puisqu’il bénéficie d’une continuité d’emploi et d’une rémunération minimale garantie. La rupture du CDI intérimaire ouvre cependant droit, selon les cas (licenciement notamment), aux indemnités de rupture de droit commun (indemnité de licenciement, indemnité compensatrice de préavis et de congés payés).
## Accompagnement juridique pour le CDI intérimaire
La complexité du CDI intérimaire, avec ses règles spécifiques et ses interactions tripartites, rend l’accompagnement par un avocat compétent en droit du travail particulièrement pertinent. Pour un employeur, qu’il s’agisse de l’entreprise de travail temporaire ou de l’entreprise utilisatrice, les enjeux sont multiples : rédaction sécurisée des contrats, gestion des périodes d’intermission, respect de l’égalité de traitement, ou encore gestion de la rupture du contrat. Un conseil avisé permet de prévenir les risques de contentieux et de s’assurer de la conformité des pratiques avec un cadre légal en constante évolution. Notre cabinet propose une expertise pour naviguer dans les méandres de ce type de contrat atypique et pour fournir une assistance juridique adaptée. Pour toute question relative à l’assistance juridique en matière de contrats de travail atypiques, prenez contact avec notre équipe d’avocats.
## Sources
- Code du travail : articles L. 1251-58-1 et suivants (Dispositions relatives au contrat à durée indéterminée intérimaire)
- Code du travail : articles L. 1251-1 et suivants (Dispositions générales sur le travail temporaire)
- Loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel